Ces champions d'esport qui pratiquent une autre activité
Pratiquer l'eSport n’est pas forcément une activité à temps plein pour ces professionnels
L’eSport a le vent en poupe en France ! De 34 joueurs actifs en tournoi eSport en 1998, nous sommes passés à 17 026 en 2017. Cette même année, le Paris Game Week a rassemblé plus de 300 000 visiteurs, et on comptait 2 080 000 pratiquants de l’eSport en 2018, soit 5% des internautes. Si 1 149 000 d’entre eux pratiquent l’eSport comme un simple loisir, 931 000 sont des eSportifs amateurs, preuve de l’essor sans précédent de la pratique.
Pour répondre à ce succès, le monde de l’eSport s’est professionnalisé, et est devenu l’activité principale de nombreux joueurs qui sont à présent considérés comme des sportifs à part entière. En parallèle, beaucoup de champions d’eSport pratiquent aussi une autre activité, souvent en lien avec leur passion première. Qu’elle soit liée à l’eSport ou à un autre jeu comme le poker, elle montre à quel point les joueurs d’eSport sont adaptables dans une industrie qui change en permanence.
Travailler dans l’industrie de l’eSport tout en étant joueur, c’est possible
Stéphanie Harvey, alias missharvey, a remporté cinq championnats du monde à Counter Strike. En parallèle, elle est aussi de l’autre côté du décor grâce à son travail de développeuse de jeux vidéo au sein du célèbre studio Ubisoft à Montréal. Engagée pour l’égalité femme-homme, la championne canadienne a également co-fondéMissclicks, une organisation qui lutte contre la sous-représentation des femmes dans le monde des jeux vidéo.
L’Américain Clinton Looomis est un des joueurs les plus connus du monde, et ses gains sur Dotase comptent en millions de dollars. Il a lui aussi fait le choix d’exercer une autre activité tout en restant dans l’industrie de l’eSport. L’ancien membre des Evil Geniuses est ainsi également entraîneur, mettant ses compétences et son expérience au service de champions en devenir.
Ces eSportifs qui parlent d’eSport sur d’autres medias
Surnommé « The Machine », le Français Bruce Grannec a confirmé ses talents sur ses chaînes YouTube et Twitch. Spécialisé en jeux vidéo de sport, le quadruple champion de France et triple champion du monde sur FIFAfait partager son expertise. De la même manière, la joueuse française Kayane, vice-championne de France de Soul Calibur à l’âge de 9 ans, est animatrice d’une émission d’eSport, utilisant son expertise de joueuse pour expliquer son monde à ses spectateurs.
Un chemin également suivi par le chilien Gonzalo Barrios, alias ZeRo, qui a remporté plus de 50 tournois sur Super Smash Bros, a créé une chaîne YouTube pour partager son expertise avec les passionnés d’eSport. Il y donne de nombreux conseils et partage ses avis personnels sur des sujets liés aux jeux vidéo. Mais le plus célèbre des animateurs spécialisés dans l’eSport reste Freddy Wong, dont la chaîne YouTube compte 7,5 millions d’abonnés.
Les eSportifs et chefs d’entreprise, mode d’emploi
Surnommé « Le Roi des Joueurs », Tresh a plus d’une corde à son arc. De son vrai nom Dennis Fong, le joueur américain s’est illustré dans le milieu des sports électroniques, mais aussi dans le monde des affaires. Chef d’entreprise de premier plan, il est l’un des co-fondateurs du réseau de messagerie instantanée Xfire, qui a été racheté par Viacom en 2006 pour la modique somme de 102 millions de dollars.
Un parcours similaire à celui de Johnathan Wendel. Connu pour avoir remporté de nombreux prix dans des compétitions de jeux de tir à la première personne et expert aussi bien de Counter Strike que de Call of Duty et Quake III Arena, il a aussi un talent prononcé pour le commerce. Le joueur a lancé en 2015 une entreprise spécialisée dans la commercialisation des tapis de souris, puis a créé une gamme d’équipements complète en partenariat avec Creative Labs.
Le poker, un choix courant des joueurs d’eSport
De nombreux champions d’eSport on fait la transition vers le jeu de poker, comme par exemple Bertrand Grospellier, Hevad Khan et Griffin Benger. Bertrand Grospellier est réputé pour avoir connu un grand succèsdans l’une comme dans l’autre de ces activités. Il avait notamment fini deuxième au World Cyber Games 2001 sous le nom d’ElkY sur Starcraft : Brood War, derrière le coréen BoxeR (Lim Yo-Hwan), avant de se reconvertir dans le poker avec brio. Il est en effet le premier français à avoir remporté la triple couronne, c’est-à-dire un titre à l’European Poker Tour et au World Poker Tour ainsi qu’un bracelet des World Series of Poker.
Il n’est pas étonnant que de nombreux joueurs d’eSport pratiquent lepoker en parallèle. Les deux activités demandent en effet des capacités similaires pour devenir un grand joueur : sang-froid, concentration et capacité à réagir rapidement dans un environnement rapide, complexe et compétitif. Ces deux activités répondent aux besoins des fans d’adrénaline et leur permettent de mettre leurs compétences au service de jeux stimulants et de vivre l’excitation des compétitions. D’ailleurs, l’engouement pour les compétitions de poker est tout aussi important que celui des tournois de eSports.
L'eSport se professionnalise
Du sport à l’eSport, il n’y a qu’un pas
L’eSport se professionnalise et est de plus en plus souvent reconnu comme un sport à part entière, et il arrive que des eSportifs basculent d’un monde à l’autre. C’est l’histoire par exemple du joueur Emil Christensen, Connu sous son pseudonyme HeatoN, le suédois ne s’est pas en effet pas uniquement illustré sur Counter Strike.
Son nom de joueur vient en effet de son autre activité : le hockey sur glace. Il a su recycler ses talents de sportif sur Counter Strike, avec succès. ll a notamment remportée la CyberathleteLeague en 2001, puis a été nommé meilleur joueur de Counter Strike en 2004. Aujourd’hui retraité, Emil Christensen a ajouté une nouvelle corde à son arc : il est manager de son ancienne équipe d’eSport, Ninjas in Pyjamas.
Certains joueurs de Counter Strike prennent ainsi parfois même la décision de mettre fin à leur carrière de joueur pour poursuivre d’autres projets, à l’instar de Younes “Youyou Ait-Ialla », qui a décidé de quitter les écrans après des débuts professionnels pourtant réussis, pour se consacrer à d’autres projets. Habitués à devoir s’adapter rapidement, les joueurs d’eSport ont souvent un autre domaine d’expertise. Que ce soit sur les réseaux sociaux, dans le poker ou dans d’autre rôle lié à leurs talents d’eSportif, ils excellent facilement dans leur seconde activité comme dans leur première.
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